Историки Французской революции | страница 76
Libérés définitivement des cha’hes idéologiques, et aprns avoir reçu la possibilité d’interpréter cette discussion de positions impartiales, quelques-uns des chercheurs russes contemporains ont confirmé le fondement des jugements d’Albert Mathiez. Qu’il me soit permis, pour conclure, de mentionner que dans son ensemble, la célèbre des sentences romaines, errare humanum est, convient parfaitement à la conduite des historiens soviétiques.
P.S. Comme mentionné, Vladimir Dounaïevski a publié dans le revue russe Histoire moderne et contemporaine (1995. N 4) la traduction russe de la lettre d’Albert Mathiez à Grigori Friedland, datée du 20 décembre 1930. Or, comme il me semble il y a lieu de présenter à nos lecteurs l’original de cette lettre, dont la copie dactylographiée est également conservée dans les archives de la Société des historiens marxistes auprns de l’Académie Communiste du Comité Exécutif Central de l’URSS (Les Archives de l’Académie des Sciences de la Russie. Fonds 377. Inventaire 1. Dossier 149>a).
Paris, le 20 décembre 1930
Monsieur le Professeur,
J’ai publié l’article de M[onsieu]r Bouchémakine sans hésitation. Pour moi, il n’y a pas d’historiens de I-e, 2-e, ou 3-e catégorie. Cette hiérarchie communiste m’est inconnue. Je ne connais que des articles instructifs et des articles sans intérêt. J’ai estimé que l’article de M[onsieu]r Bouchémakine, bien qu’il fût hostile à mes thèses comme aux vôtres, m’apprenait quelque chose et c’est la raison pour laquelle je l’ai publié Vous me dites qu’il a travesti votre pensée. Je suis incapable d’en juger, ignorant la langue russe. Mais vous pouviez rectifier et j’accueillerai toujours votre rectification avec empressement.
En publiant l’article qui vous a déplu, j’ai voulu donner une preuve de mon libéralisme. Je dois même ajouter que M[onsieu]r Bouchémakine, que je n’ai pas l’honneur de conna’tre, m’a envoyé un nouvel article sur les correspondants de Marat. J’ai accepté cet article, bien que je ne sois pas d’accord avec l’auteur sur des points assez nombreux. Mais voilà que M[onsieu]r Bouchémakine, à ma grande surprise, m’envoie successivement deux cartes postales pour me demander de ne pas publier son article. Votre lettre me fait croire qu’on a fait peur au professeur de Kazan et que cette peur a brisé sa plume!
La suite de votre lettre me prouve que vous n’êtes plus capable de voir la vérité dns que votre gouvernement et votre parti sont en jeu.