Историки Французской революции | страница 69
Au cours de cette polémique, qui n’était point scientifique[444], Mathiez, devenu la bête noire de ses collègues soviétiques, a entièrement réfuté toutes les accusations politiques portées contre lui. Il avait indubitablement raison d’avoir donné une appréciation exacte de la situation déplorable dans laquelle se trouvait alors la science historique soviétique, car il ne doutait plus que «la méthode de beaucoup d’historiens russes d’aujourd’hui […] consiste en un mot à subordonner la science historique, qui n’est que l’interprétation des textes, à un dogme a priori qui est un certain marxisme compris et pratiqué à la façon d’un catéchisme»[445]. «Le marxisme [écrivait-il dans sa réponse] n’est donc plus, pour vous, seulement une façon d’interroger les faits et les textes. Vous le confondez avec le communisme soviétique que vous glorifiez»[446]. D’ailleurs Yannick Bosc et Florence Gauthier ont le mérite d’avoir relevé les particularités de l’approche de Mathiez à l’égard de la méthodologie marxiste en général: «Mathiez ne rejette pas la méthode “marxiste’à mais refuse ses déformations dogmatiques, faisant montre d’un esprit indépendant, capable de penser par lui-mrme, sans l’aide d’autrui ni d’un parti politique, osant même affronter débats et polémiques, bref ce que l’on est en droit d’attendre d’un intellectuel digne de ce nom»[447]. Il n’est pas inutile de se référer aussi à Jean Dautry, qui a affirmé l’attitude respectueuse de son ma’tre à l’égard du marxisme: «Fervent d’une tradition démocrate et socialiste née de l’exemple révolutionnaire au début du XIX>e sincle, il considérait le marxisme comme une intéressante “hypothnse de travail’à et déplorait de ne pas savoir le russe pour prendre connaissance directement de ce qui lui arrivait de Moscou»