Историки Французской революции | страница 68



Mathiez écrivait:

«Au début du mois de novembre dernier, mes collègues d’histoire moderne de la Sorbonne, réunis aux archivistes de la section moderne, et inquiets de la longue détention de M. Tarlé, ont signé la pétition suivante, qu’ils ont fait parvenir au gouvernement russe par l'intermédiaire de notre ministre des Affaires étrangères. Je crois utile d’en publier le texte aujourd’hui, afin d’attirer l’attention du monde historique tout entier sur le danger qui menace un des historiens qui font le plus d’honneur à la science russe»[431].

Il est ridicule de penser que les historiens marxistes soviétiques n’aient pas remarqué l’appui de Mathiez à Tarlé, leur «adversaire» qu’ils considéraient non seulement comme un «historien bourgeois», mais aussi un «contre révolutionnaire», un participant «au complot monarchique contre le pouvoir soviétique»[432], un «ennemi de classe sur le front historique»[433], etc. À mon sens, ce fut cette démarche de Mathiez, à laquelle ses opposants faisaient toujours allusion dans leurs articles publiés contre lui dans les revues soviétiques ainsi que dans leurs discours[434], qui est devenue la cause principale de cette polémique aigu‘ entre lui et les historiens soviétiques, dont les germes sont apparues en 1930, aprns la publication par Mathiez de l’article de l’historien soviétique Mikhad Bouchmakine dans les Annales historiques de la Révolution française[435]. Au début de cette polémique, Mathiez critiqua fortement le gouvernement soviétique, le qualifiant de «tyrannie»[436] et, par conséquent, néfaste pour la liberté et la démocratie. Mathiez, qui, d’aprns mes confrnres français, ne voyait plus, dns le mois de juillet 1922, les communistes comme «des hommes «libres», mais des hommes ayant une mentalité «d’esclaves», résultat des pratiques dictatoriales, instaurées par le Parti bolchevik en Russie»[437], constate résolument que la science soviétique était «au service du mensonge» [438].

Le 12 décembre 1930, Loukine et ses élèves, Rebeka Awerbuch, Victor Daline, Natalia Frei «berg, Solomon Kounisski, Serge «Monosov, Jakov Starosselski, I. Zavitnévitch adressèrent une lettre ouverte à Mathiez, en critiquant son changement d’attitude envers l’URSS et la science historique soviétique[439]. Cette lettre fut suivie d’articles très critiques de Loukine et de quelques-uns de ses élèves, remplis d’accusations politiques nullement justifiées, dont ils chargeaient sans cesse Mathiez