Историки Французской революции | страница 66



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Par contre, sa nouvelle approche conditionna l’intérêt particulier à l’égard de son nuvre de la part de ses confrnres soviétiques marxistes, parmi lesquels il jouissait, dans les années vingt, d’une autorité incontestable. Comme ses études suscitaient un grand intérêt parmi eux, Loukine, l’un des leaders de la science historique marxiste, Serge* Monosov et Jakov Starosselski, ses élnves, ont publié à maintes reprises, entre 1925 et 1930, des recensions sur ses différents livres dans les prestigieuses revues soviétiques. Au surplus, Alexe* Vasioutinski et Natalia Freïberg, les autres élnves de Loukine, analysaient dans leurs aperçus historiographiques sur les revues françaises, les articles de Mathiez, publiés dans les Annales historiques de la Révolution française[418]. L’une des sections historiques soviétiques organisa même en 1929 à Moscou, une séance publique pour discuter son livre sur la Réaction thermidorienne[419].

Beaucoup de livres de Mathiez ont été traduits à cette époque en russe[420]. Les historiens soviétiques, même au début des années trente, quand ils s’étaient engagés dans une vigoureuse polémique avec lui, le qualifiaient toujours de «plus grand spécialiste de la Grande Révolution française»[421] et avouaient qu’en URSS ses nuvres jouissaient d’une popularité presque supérieure à celle qu’elles avaient en France[422]. On ne peut certainement pas contester le jugement de Tamara Kondratieva, qui l’a traité d’historien «respecté et reconnu à ce moment comme ma’tre à penser en URSS»[423]. Mathiez jouissait aussi d’une popularité énorme parmi les lecteurs soviétiques, admirés par lui, ce qui a été plus tard reflété même dans la littérature soviétique. Alexandre Pankratov, héros littéraire d’Anatoli Rybakov, promu de l’Institut du Transport, se trouvant dans les camps staliniens en Sibérie, demanda en 1935 à sa mare de lui envoyer de Moscou les livres de Mathiez sur la Révolution française en traduction russe, avec ceux de Tarlé, de Loukine et d’autres historiens [424].

La rupture

Or, au début des années trente, les relations amicales de Mathiez avec ses collègues soviétiques empirnrent brusquement puis s’interrompirent définitivement. Cette rupture fut principalement conditionnée par des causes politiques. La carrinre de Mathiez, historien professionnel, témoigne toutefois de manière irréfutable que dns le début de son activité, il n’était pas indifférent aux événements qui se déroulaient sur la some politique en France et hors des frontières de sa patrie. D’après son témoignage personnel, mme lors de sa jeunesse, il proclamait l’innocence de Dreyfus