Если душа родилась крылатой | страница 56



Qui furent autrefois une chair deґlicate.
Tout est useґ, tout est deґchireґ, —
Seules restent encore les deux ailes.
Reve  ts-moi de ta splendeur,
Pardonne-moi, sauve-moi, mais
Les pauvres haillons en poussie`re —
Porte-les a` la sacristie.
Je te raconterai — la grande duperie:
Je te raconterai le brouillard, quand il tombe
Sur les jeunes arbres et sur les vieilles souches.
Je te raconterai les lumie`res qui s’eґteignent
Dans les petites maisons — et le tzigane — eґtranger
Venu des lointains eґgyptiens — qui souffle dans son roseau.
Je te raconterai — le grand mensonge:
Je te raconterai le couteau, serreґ entre des doigts
Etroits, — les boucles des jeunes et la barbe des vieux,
Souleveґes par le vent des sie`cles.
Et la rumeur du sie`cle.
Et les bruits des fers, sous les sabots.
On frappe prudemment trois fois.
Tendre ennemi, ami peu su  r, — Tu
Ne me tromperas pas! Tu n’es pas un pe`lerin
Au terme de sa route. — C’est ainsi
Qu’on frappe au cur — pour l’amour.
C’est ainsi que l’Enfer noir
Baisse les yeux pour frapper au Paradis.
Je suis. Tu — seras. Entre nous — un gouffre.
Je bois. Tu as soif. S’entendre — en vain.
Dix ans, cent milleґnaires nous seґparent. —
Dieu ne ba  tit pas de ponts.
Sois! — C’est mon commandement.
Laisse-moi passer, je n’eґcraserai pas les jeunes pousses.
Je suis. Tu — seras. Dans dix printemps, tu diras:
— Je suis! Moi, je dirai: — C’est trop tard.
Je mourrai, et ne dirai pas: j’ai e ґ te ґ . Sans
Me plaindre, et sans chercher de coupables. Il est
Au monde des choses plus seґrieuses que les orages
Passionnels et les hauts faits de l’amour.
Toi, tu cognais de l’aile a` ma poitrine,
Jeune coupable de mon inspiration —
Moi — je te l’ordonne: — Sois!
Moi, et sans sortir de la soumission.
Ces mains, dont l’amoureux n’a pas besoin,
Servent — le Monde. Et la Lyre
Nous couronne de ce titre glorieux:
Epouse du Monde.
Beaucoup ne sont pas convieґs au festin royal, —
Il leur faut alors, pour tout souper, un chant!
L’amant n’est pas eґternel, le Monde est eґternel.
On ne le sert pas en vain.
La Blancheur menace la Noirceur.
Le temple blanc menace tombeaux et tonnerre.
Le juste pa  le menace Sodome, non pas
De son glaive — mais du lys de son bouclier!
Blancheur! Cercle symbolique!
Cuves baptismales! Cheveux blancs fatidiques!
Et les vilains reconnatront leur seigneur
A la fleur qui fleurit de ses mains.
Le loup — n’a peur que de l’agneau, et
La forteresse ne se rend qu’a` un ange.
Festoiements — dans les caves et les sentines!