Том 4. Письма, 1820-1849 | страница 19



Dans l’entrevue que vous m’avez fait l’honneur de m’accorder, Monsieur le Comte, lors de votre dernier séjour à Carlsbad et dont je conserve un si reconnaissant souvenir Votre Excellence a daigné m’assurer>* qu’elle ne manquerait pas de songer à moi, à la première vacance qui viendrait à se présenter. Or, j’ai été informé, à la suite du retour du Prince Gagarine que Mr de Krüdener serait incessamment appelé à une nouvelle destination>*. La place de 1>er secrétaire de légation à Munich va donc devenir vacante. J’ose la demander à Votre Excellence.

Voici à peu près ce que j’ai à dire en faveur de cette demande. Et d’abord, je me garderai bien de rappeler ici qu’il y a 13 ans que je sers à cette mission. Je sais que la durée du temps et la succession des années ne sauraient constituer un titre valable.

Je ne me réclamerai pas même des témoignages favorables>* que l’obligeance des chefs de la mission, où je sers, a bien voulu, à plusieurs reprises, m’accorder auprès de Votre Excellence. Ces témoignages peuvent être l’expression d’une bienveillance toute personnelle.

Mais il y a d’autres circonstances que j’invoquerai plus volontiers à l’appui de ma demande.

Ainsi, p ex, qu’il me soit permis de faire observer à Votre Excellence que depuis 7 ans, c’est-à-dire, depuis le départ du Comte Woronzow, c’est moi qui ai été chargé, en très grande partie, de la correspondance politique que les chefs de mission qui, depuis ce temps-là, se sont succédé au poste de Munich ont eu l’honneur d’entretenir avec Votre Excellence>*. J’oserai même ajouter, sans craindre d’être démenti par qui que ce soit, que parmi les rapports qui ont plus particulièrement fixé son attention et mérité son suffrage, il y en a peu qui ne soient de moi: tout sur la question grecque>* que sur les affaires de ce pays-ci. Ce fait Mr Potemkine, avec sa loyauté accoutumée, s’est toujours plu à le reconnaître, et le Prince Gagarine, non moins généreux et non moins loyal, ne se refuserait certainement pas à l’appuyer de son témoignage. Si je me permets d’en faire mention dans cette circonstance, c’est qu’il me paraît prouver, autant que pourraient le faire des suffrages plus explicites, l’opinion favorable que ces deux chefs ont bien voulu se former sur mon compte, aussi bien que la confiance, dont ils m’ont constamment honoré.

Et maintenant, Monsieur le Comte, me serait-il permis de vous expliquer pourquoi je sollicite la vacance du poste de Mr Krüdener de préférence à toute autre? Oserai-je avouer à Votre Excellence que je ne puis mettre à profit les bienveillantes dispositions qu’elle a daigné me témoigner qu’à la condition d’obtenir précisément la faveur que je réclame.