Историки Французской революции | страница 78
Vous osez comparer la situation actuelle de la Russie à la situation de la France en l’an II. Vous oubliez qu’en France la Terreur n’a duré qu’une année et qu’elle dure en Russie depuis 13 ans. Vous oubliez que la Terreur française, si courte qu’elle ait été, a suffi pour faire haïr du peuple de la République et retarder d’un sincle l’avnnement de la démocratie. Vous oubliez que la Terreur française se justifiait par des dangers réels. Le canon tonnait aux frontières. Les complets de l’intérieur n’étaient pas imaginaires. Dans la Russie actuelle, la guerre étrangère a disparu depuis 10 ans. Les complots sont l’nuvre du Gouvernement qui les invente pour faire durer sa tyrannie et accepter mes mensonges. Robespierre rappelait, pour les punir, les Carrier et les autres proconsuls couverts de crimes. Aujourd’hui les Carrier Russes sont récompensés et glorifiés.
Ne mêlez pas la science et le marxisme à une caricature abominable de notre grande Révolution! La science est aujourd’hui en Russie au service du mensonge et le marxisme y est mis en prison dans la personne de M[onsieu]r Tarlé et de bien d’autres, plus illustres, comme Trotsky [sic], Rakowsky, Préobrajenski etc., etc.
Les savants russes qui ne sont pas encore en exil ou en prison auraient pu peut-être essayer d’empêcher ces saturnales sans excuse. Ils ont préféré la plupart se mettre à la remarque et au service des ma’tres momentanés du Kremlin.
Qu’ils n’essaient pas de s’excuser en prétendant qu’ils ont voulu servir la Révolution prolétarienne! L’esprit de cette Révolution n’habite plus en eux, car cet esprit, qui animait Lénine, était un esprit de justice et de révolte contre l’autorité et leur esprit à eux est un esprit d’obéissance passive. La plupart ne sont plus que des serviteurs dociles ou tremblants d’un pouvoir aux abois qui creuse sa fosse par ses excès et finira promptement par dresser contre sa tyrannie quiconque sent, pense et parle.
S’il faut, pour conserver dont vous me parlez, m’associer à la défense aveugle d’un gouvernement et d’un régime aussi arbitraires, j’ai pris mon parti et fait le sacrifice. Je n’ai jamais flatté personne ni recherché les suffrages. Je continuerai à écrire ce que je pense, méprisant d’avance les commentaires dictés par l’esprit de parti. J’ai combattu seul contre l’école officielle française depuis 30 ans. Je ne déshonorerai pas ma vie par un calcul égoïste. Je proclamerai l’innocence d’Eugnne Tarlé comme j’ai proclamé celle d’Alfred Dreyfus.