Черная речка. До и после - К истории дуэли Пушкина | страница 19
Voilà ce qu'il dit, mais ce qu'il fait ne ressemble nullement à un homme qui travaille beaucoup. Car il ne fait que promener tous les vieux officiers qui ne me font pas l'effet d'être excessivement amusants, et puis la demoiselle d'honneur qui est plus grande que Madame Paskof et qui est loin d'être aussi belle qu'elle, ainsi que madame Constant qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la comtesse Salakoup.
Je suis logé d'une manière affreuse, j'ai trois paysans et deux femmes qui couchent dans la même chambre que moi, et il y fait une puanteur à ne pas y tenir; aussi je suis bien aise au dit que le 10 Juillet nous devons retourner au Village Neuf.
Mon cher ami, je vous demande bien pardon de vous écrire une lettre aussi insipide et si nulle d'intérêt, mais moi-même je suis tout à fait hébété de l'existence que je mène depuis quelque temps, à peine est-ce que j'ai eu un endroit pour pouvoir vous écrire ces quelques mots.
Au camp, il n'y a aucune nouvelle si ce n'est que Démidoff l'officier de notre régiment épouse la jolie mademoiselle Bésobrasoff, et que le mariage de la petite Scherbatoff est rompu car la mère de l'épouseur n'a jamais voulu consentir à cette union.
Dites aussi de ma part à Papa que je lui écrirai dès que je serai rentré du camp, que maintenant cela m'est impossible, et qu'il y a dans ce moment à Pétersbourg un ancien député qui le connaît et l'aime beaucoup, je le vois très souvent; c'est le général Donnadieu qui m'a chargé de le rappeler à son souvenir. Je n'ai pas encore pu découvrir ce qu'il venait faire ici, je crois cependant qu'il a une mission politique, car il est excessivement sur ses gardes.
Adieu mon cher ami, aimez-moi toujours beaucoup, je vous le rends bien et c'est comme cela que je vous embrasse.
d'Anthès
NB. Mille choses à mon père.
Павловское, 20 июня 1835
Мой дорогой друг, до чего же я счастлив: сию минуту получил я письмо сестры[15], где она извещает, что вы приехали в Баден-Баден и пребываете, что мне много интереснее, в совершенном здравии. Мой старик отец в восторге. Так, он пишет, что невозможно испытывать большую привязанность, чем та, какую вы испытываете ко мне, что вы ни на минуту не расстаётесь с моим портретом[16]; благодарю, благодарю тысячу раз, мой дорогой, и моё единственное постоянное желание — чтобы вам никогда не довелось раскаяться в своей доброте и жертвах, на которые вы себя обрекаете ради меня; я же надеюсь сделать карьеру достаточно блестящую, чтобы она льстила вашему самолюбию, убеждённый, что это будет наилучшим вознаграждением, коего жаждет ваше сердце.