Если душа родилась крылатой | страница 50



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O muse des pleurs, la plus belle des muses!
Toi, acolyte perdue de la nuit blanche!
Tu jettes sur les Russes ta sombre tempe  te,
Et tes hauts cris nous percent, comme des fle`ches.
Nous bondissons de co  teґ, et sourdement: ah! —
Des milliers de fois — nous te jurons fideґliteґ. — Anna
Akhmatova! — Ce nom me  me — vaste soupir,
Tombe dans des profondeurs qui n’ont pas de nom.
Nous portons une couronne, a` seulement fouler
La me  me terre que toi, sous le me  me ciel — que toi!
Et celui que blesse ton destin mortel
S’eґtend immortel deґja` sur son lit de mort.
Sur ma ville qui chante, les coupoles brillent,
Et l’aveugle qui passe ceґle`bre les louanges du seigneur...
— Moi, — je t’offre ma ville avec ses cloches,
Akhmatova! — et aussi mon cur, en plus.
3
Encore un immense battement —
Et les cils dorment.
Corps gentil! Poussie`re
D’un oiseau leґger!
Que faisais-tu dans le brouillard
Des jours? J’attendais, je chantais...
Et tant de soupirs en elle,
Et si peu de chair...
Gentille — inhumainement,
Sa somnolence.
Avec quelque chose
De l’ange et de l’aigle.
Elle dort, et le chur l’appelle
Vers les jardins de l’Eden.
Comme si le deґmon endormi
N’eґtait pas satureґ de chansons.
Les heures, les anneґes, les sie`cles. —
Sans nous — sans nos chambres.
Et le monument, qui se penche, —
Ne se souvient plus.
Depuis longtemps, le balai reste inactif,
Et se fleґtrissent, obseґquieusement,
Au-dessus de la Muse de Tsarskoeґ Selo,
Les croix d’orties.
5
Tant de compagnons, tant d’amis —
Et tu n’es l’eґcho de personne.
L’amertume et la fierteґ
Commandent cette tendre jeunesse.
Tu te souviens de cette journeґe folle
Et enrageґe: le port, la menace des vents du sud,
Les hurlements de la Caspienne — et,
Dans la bouche, l’aile d’une rose.
Et cette tzigane qui t’a donneґ
Cette pierre, si bien sertie, — et
Cette tzigane qui t’a menti
A propos de la gloire...
Et, — tre`s haut, pre`s des voiles —
L’adolescent en caban bleu.
Le grondement de la mer — et l’appel,
— Redoutable de la Muse blesseґe.
6
Tu ne traneras pas. Moi, — je suis le prisonnier.
Toi, — le gardien. Nous avons le me  me destin.
Nous avons la me  me feuille de route
Pour ce territoire vide, vide.
Moi, — je suis d’une humeur tranquille!
Mes yeux sont transparents!
Gardien, laisse-moi aller
Jusqu’a` ce pin.
8
Sur le marcheґ, les gens criaient,
La fumeґe sortait de la boulangerie
J’ai le souvenir de la bouche vermeille
D’une chanteuse de rue au visage allongeґ.
Dans un cha  le sombre — avec des fleurs —,