Том 4. Письма, 1820-1849 | страница 34



Votre oncle>* est parti il y a une dizaine de jours pour Carlsbad et m’a laissé dans un assez grand embarras… Il a bien voulu à son départ m’accréditer comme ch d’aff auprès de Gise>*, mais en m’exhortant en même temps de ne pas en faire l’annonce au Ministère à Pétersb. C’est comme si on envoyait une lettre à la poste sans mettre l’adresse dessus. Malgré tout mon bon vouloir, il m’a été impossible de déférer à ce désir, car le lendemain même de son départ j’ai reçu des papiers que je ne pouvais me dispenser de transmettre au département. Voilà donc son incognito à Carlsbad sérieusement compromis.

Munich est désert. Le mois dernier je suis allé en courrier à Vienne où j’ai passé une quinzaine de jours. Ma femme n’est pas encore de retour>*. Je l’attends dans le courant de cette semaine. A Munich on ne voit que des femmes grosses ou accouchées. Au nombre des premières il y a la belle Mad. Anna>*, qui s’est établie dans la maison Maillot au jardin Anglais. C’est à l’heure qu’il est le seul endroit habité de Munich… Et encore va-t-il bientôt devenir inaccessible… Le Pe Charles s’est déjà mis en oraison>*, et Weber a déjà presqu’entièrement achevé la layette… Je ne vous parle pas du mariage de Bourgoing avec Mlle Ida>*, pas plus que de l’attentat d’Alibaud>*. Ces énormités se savent toujours assez tôt… Presque toutes les têtes du corps diplomatique sont parties, et on ne voit traîner ici que quelques membra disjecta>* de l’animal. Ce qui n’empêche pas toutefois qu’il ne fasse le plus beau temps du monde, et cela depuis 2 semaines. Mad. de Cetto est à Egloffsheim en tête-à-tête avec le nonce, tête-à-tête que je n’irai pas assurément troubler. Quant aux… mais c’est assez des noms propres comme cela.

Adieu.

T. Tutchef

Перевод

Мюнхен. 7/19 июля 1836

Любезнейший Гагарин. Вас следовало бы наградить премией добродетели за вашу снисходительную и неизменную дружбу ко мне и за то, как вы ее доказываете. Общим счетом я получил от вас за последнее время два добрых и прекрасных письма, прочитанных мною со всем удовольствием, какое я способен получать от письменного слова, и две русские книги, просмотренные мной со всем интересом, какой я еще способен проявлять к слову печатному>*. И я не выразил вам своей признательности за все эти благодеяния, не подал даже ни малейшего признака жизни. Сознаюсь, это низко. Но пусть это вас не расхолаживает. Пусть ваша дружба окажется выше моего молчания, ибо это молчание, как вам хорошо известно, так мало соответствует моему «я», что скорее служит его отрицанием. Ваше последнее письмо доставило мне особую радость, но это не радость удовлетворенного тщеславия или самолюбия (утехи подобного рода отжили для меня свой век), а радость, которую испытываешь, находя подтверждение своим мыслям в одобрении ближнего