Том 4. Письма, 1820-1849 | страница 12
D’abord on avait cru que Krüdener>* devait aussi avoir un avancement et être nommé à la place de Meindorf>* à Vienne, mais cette nouvelle ne se constate pas; donc aucun espoir d’avancement pour Théodore. — Il y a une chose pourtant: d’après la lettre du Comte Nesselrode à Potemkine, de plus d’après des nouvelles indirectes, le poste de la Haye, donné à Potemkine, ne serait pas à considérer comme une disgrâce, mais bien comme une marque de confiance particulière que l’on voulait lui donner. Cependant Potemkine avant de recevoir l’annonce officielle de la chose, sur le bruit qui en a couru, avait écrit à Nesselrode, pour lui dire qu’un tel arrangement ne lui convenait pas du tout. Or depuis nous avons appris que les choses en étaient au point où on ne les fait plus rétrograder, le poste de Gagarine à Rome donné à Gourieff>* et tout si bien enclavé l’un dans l’autre que le pauvre Potemkine ne s’en tirera guères. — Il désire, comme vous le pensez, que Théodore reste auprès de lui; cela ne se pourrait que si on lui accordait la place de premier secrétaire à la Haye; dans ce cas je conviens que ce serait trop avantageux pour refuser, mais, d’un autre côté, nous en aurions bien de désagrément. Quelle mer à boire! je n’y pense qu’en tremblant. Sur ce il y a tant de choses à dire que je n’ai pas le courage d’entamer ce chapitre; venez, car il faudra beaucoup parler, venez bientôt, car tout cela pourra devenir pressant, et si avant que vous ne puissiez quitter Vienne il se trouve quelque expédition de courrier de ce côté, T
Anna>* vous fait ses compliments, elle me demande: «Was ist das für ein Nicolas, er thut mir doch nichts?» — et je lui ai juré que non, mais que vous lui apporteriez une poupée et des bonbons; jugez si elle vous attend avec impatience. Encore une fois, venez vite, sans quoi ma sœur>*, qui veut aller faire un séjour de campagne, ne vous verrait plus, ce dont elle serait très fâchée, — et puis ne vous effrayez pas, mon ami, vous nous trouverez dans la maison Kirchmayer sur le Carolinenplatz où logeait ci-devant l’oncle Nicolas>* et plus tard les Kiréefsky>*, mais tout a été blanchi et nettoyé. — Adieu, à revoir bientôt, en joie et santé! Nelly
Рукой Тютчева:
Votre bonne nouvelle, mon cher Nicolas, m’a fait grand plaisir, mais ne m’a point surpris. Depuis longtemps j’y comptais. Car j’avais trop besoin de vous voir et de vous consulter, pour ne pas espérer du sort qu’il aurait la complaisance d’arranger les choses de manière à ce que ce vœu pût se réaliser. D’ailleurs il me devait ce dédommagement pour la contrariété qu’il me suscite. Quand je dis le sort, c’est toute autre chose que je devrais dire. Potemkine est nommé à la Haye. C’est un des plus grands désagréments qui pouvaient m’arriver. Malgré tout le bien qu’on dit du Prince Gagarine il ne remplacera jamais pour moi Potemkine. On passerait au tamis toute la diplomatie de S M