Том 3. Публицистические произведения | страница 49



par principe, ce qui est Un dans l’Eternité, ne triompherait-il pas de la désunion dans le temps? En dépit de la séparation de plusieurs siècles et à travers toutes les préventions humaines elle n’a cessé de reconnaître que le principe chrétien n’a jamais péri dans l’Eglise de Rome; qu’il a toujours été plus fort en elle que l’erreur et la passion des hommes, et voilà pourquoi elle a la conviction intime qu’il sera plus fort que tous ses ennemis. Elle sait, de plus, qu’à l’heure qu’il est, comme depuis des siècles, les destinées chrétiennes de l’Occident sont toujours encore entre les mains de l’Eglise de

Rome et elle espère qu’au jour de la grande réunion elle lui restituera intact ce dépôt sacré.

Qu’il nous soit permis de rappeler, en finissant, un incident qui se rattache à la visite que l’Empereur de Russie a faite à Rome en 1846. On s’y souviendra peut-être encore de l’émotion générale qui l’a accueilli à son apparition dans l’église de Saint-Pierre — l’apparition de l’Empereur orthodoxe revenu à Rome après plusieurs siècles d’absence! et du mouvement électrique qui a parcouru la foule, lorsqu’on l’a vu aller prier au tombeau des Apôtres. Cette émotion était juste et légitime. L’Empereur prosterné n’y était pas seul. Toute la Russie était là prosternée avec lui. — Espérons qu’il n’aura pas prié en vain devant les saintes reliques.

La Russie et l'Occident>*

<ГЛАВА I>
<1>
LA SITUATION EN 1849

Le mouvement de Février, en bonne logique, aurait dû aboutir à une croisade de tout l’Occident révolutionné contre la Russie… Si cela n’a pas eu lieu, c’est la preuve que la Révolution n’a pas la vitalité nécessaire, ne fût-ce même que pour organiser la destruction en grand. En d’autres termes, la Révolution est la maladie qui dévore l’Occident. Elle n’est pas l’âme qui fait mouvement.

De là la possibilité de la réaction, comme celle inaugurée par les journées de juin de l’année dernière. C’est la réaction des parties non encore entamées de l’organisme souffrant contre l’envahissement progressif de la maladie. — Cette résistance de Juin et toutes celles qu’elle a déterminées à sa suite sont un grand fait, une grande Révélation. Il est clair maintenant que la Révolution ne peut plus espérer nulle part de se faire gouvernement. Et s’emparât-elle momentanément du Pouvoir, elle ne ferait que déterminer une guerre civile, une guerre intestine. C’est-à-d elle minera et désorganisera la société, mais elle ne pourra ni la posséder en propre, ni la gouverner en son nom. Voilà un résultat acquis, et il est immense. Car ce n’est pas seulement l’impuissance de la Révolution, c’est aussi l’impuissance de l’Occident. Toute action au-dehors lui est interdite. Il est radicalement scindé.