Пушкин и его современники | страница 50



Partageant vos nobles intentions, je songe sans cesse aux moyens de resserrer les liens qui unissent le Souverain à son peuple, et je pense qu’aprés les sujets importants dont j’ai eu l’honneur de vous entretenir dans mes lettres, il est indispensable de fixer l’attention sur les étudians et sur tous les élèves en général des instituts publics; nourris, pour la plupart dans des idées séditieuses et formés dans des principes irréligieux, ils offrent une pépinière qui peut un jour devenir funeste à la patrie et au pouvoir légitime.

On ne saurait aussi avoir une surveillance assez vigilante sur les jeunes poètes et les journalistes. Mais ce n’est pas par la sévérité seule qu’on peut porter remède aux maux que leurs écrits ont fait et peuvent encore faire à la Russie, car a-t-on gagné en reléguant le jeune Pouchkin en Crimée? Ces jeunes gens se trouvant seuls dans ces déserts, séparés, pour ainsi dire, de toute société pensante, privés de toute espérance au printemps de la vie, ils distillent le fiel de leur mécontentement dans leurs écrits, innondent l’Empire d’une foule de vers séditieux qui vont porter le flambeau de la révolte dans toutes les conditions et attaquer de l’arme dangereuse et perfide du ridicule la sainteté de la religion, — frein indispensable pour tous les peuples et particulièrement pour les Russes[109]. Que l’on essye de flatter la vanité de ces prétendus sages, et ils changeront d’opinion, car ne croyons pas que l’amour du bien ou le noble élan du patriotisme animent ces têtes exaltées, — non, c’est l’ambition qui les dévore et le désespoir d’être confondus dans la foule[110].

Je joins ici des vers qui circulent même en province et qui vous prouveront qu’il y a encore des malveillans:

Паситесь, русские народы,
Для вас не внятен славы клич,
Не нужны вам дары свободы, —
Вас надо резать — или стричь.

Je suis forcé, Général, d’entrer dans toutes sortes de détails avec Vous, parceque Vous ne devez pas compter sur la police d’ici, — c’est comme si elle n’existait pas et si tout est encore tranquille à Moscou, ne l’attribuez qu’à la Providence divine et au caractère paisible de la majeure partie des habitans.

B—ff.

Le 8 Mars 1826.

Au № 3[111]

В этом донесении Ивана Петровича Бибикова, сыгравшего позже, в 1834 г., уже по выходе своём в отставку, некоторую роль в жизни поэта Полежаева[112] (который увлёкся его дочерью Екатериной Ивановной, впоследствии, по мужу, Раевской), любопытно указание, — совершенно положительное, — о принадлежности Пушкину «Гавриилиады»: дело о ней возникло, как известно, лишь в 1828 г., — и поэту с трудом удалось тогда отвести от себя уже готовый разразиться над ним новый удар, а Бибиков, оказывается, ещё в 1826 г. определённо знал автора поэмы и указывал на него Бенкендорфу, который тогда ещё только готовился взять под своё особенное наблюдение Пушкина. Затем, по странному совпадению, Бибиков приводит в своём письме, хоть и не совсем точно, стихи Пушкина же: выписанные Бибиковым четыре стиха взяты из стихотворения Пушкина «Свободы сеятель пустынный», сообщённого автором в письме к А. И. Тургеневу от 1 декабря 1823 г., а напечатанного лишь в 1867 г. В рукописи приведённые стихи читаются так: