Онтология поэтического слова Артюра Рембо | страница 72
Les ayant cloués nus aux
poteaux de couleurs.
J’étais insoucieux de tous
les équipages,
Porteur de blés
flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont
fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où
je voulais.
Dans les clapotements furieux des
marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les
cerveaux d’enfants,
Je courus! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus
triomphants.
La tampête a béni mes
éveils maritimes
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur
les flots
Qu’on appelle rouleurs
éternels de victimes,
Dis nuits, sans regretter l’œil
niais des falots!
Plus douce qu’aux enfants la chair des
pommes sures,
L’eau verte pénétra
ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des
vomissures
Me lava, dispersant gouvernail
et grappin.
Et des lors, je me suis baigné dans le
Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts; où, flottaison
blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend;
Où, teignant tout à coup
les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous
les rutilements du jour,
Plus forte que l’alcool, plus vastes que
nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de
l’amour!
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les
trombes
Et les ressacs et les courants: je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de
colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a
cru voir!
J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs
mystiques. Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très
antiques
Les flots roulant au loin leurs
frissons de volets!
L’ai rêvé la nuit verte aux neiges
éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec
lenteurs, La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores
chanteurs!
J’ai suivi, des mos plains, pareille aux
vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des
Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans
poussifs!
J’ai heurté, savez-vous,
d’incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères
à peaux
D’hommes! Des arcs-en-ciel tendus
comme des brides
Sous l’horizon des mers, à de glauques
troupeaux!
J’ai vu fermenter les marais, énormes,
nasses
Où pourrit dans les joncs tout un
Léviathan!
Des écroulements d’eaux au milieu
des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres
cataractant!
Glaciers, soleils, d’argent, flots nacreux,
cieux de braises!
Echouages hideux au fond des golfes
bruns
Où les serpents géants dévorés des
punaises
Choient, des arbres tordus, avec de
noirs parfums!
J’aurais voulu montrer aux enfants ces
Книги, похожие на Онтология поэтического слова Артюра Рембо