Онтология поэтического слова Артюра Рембо | страница 62



Трогательную чистоту Офелии символизирует лилия, на которую похож её ночной призрак, плывущий по реке. Чистота, невинность, смерть – таково наполнение символа, к которому обратился Рембо. Огромный прекрасный цветок тихо и медленно уносит вдаль ночная река.

OPHÉLIE

Sur l`onde calme et noire où dorment
les étoiles звёзды,
La blanche Ophélia flotte comme un
grand lys, огромная лилия,
Flotte très lentement, couchée en ses
longs voiles…
– On entend dans les bois lointains des —
hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste
Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve
noir.
Voici plus de mille ans que sa douce
folie
Murmure sa romance à la brise
du soire.
Le vent baise ses seins et déploie en
corolle
Ses grands voiles bercés mollement par
les eaux;
Les saules frissonnants pleurent sur son
épaule,
Sur son grand front rêveur s`inclinent
les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour
d`elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d`où s`échappe un petit
frisson d`aile:
– Un chant mystérieux tombe des
astres d`or.
О pale Ophélia! belle comme la neige!
Qui tu mourus, enfant, par un fleuve
emporté!
– C`est que les vents tombant des
grands monts de Norwége
T`avaient parlé tout bas de l`âpre
liberté;
C`est qu`un souffle, tordant ta grande
chevelure,
A ton esprit rêveur portait d`etranges
bruits;
Que ton cœur écoutait, le chant, de la
Nature
Dans les plaintes de l`arbre et les
soupirs des nuits
C`est que la voix des mers folles,
immense râle,
Brisait ton sein d`enfant, trop humain
et trop doux;
C`est qu`un matin d`avril, un beau
cavalier pâle,
Un pauvre fou, s`assit muet
à tes genoux!
Ciel! Amour! Liberte! Ouel rêve,
ô pouvre Folle!
Tu te fondais à lui comme une neige
au feu;
Tes grandes visions étranglaient
ta parole
– Et l`Infin: terrible effara
ton œil bleu!
– Et le Poète dit qu`aux rayons des
étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis;
Et qu`il a vu sur l`eau, couchée en ses
longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un
grand lys.

ОФЕЛИЯ

На волне тихой и чёрной, где спят
звёзды,
Белоснежная Офелия плывёт, словно
огромная лилия,
В потоке очень медленно, лежащая в
своих длинных вуалях…
– Слышится в лесах вдалеке улюлюканье.
Вот уже более тысячи лет как грустная
Офелия
Проходит фантомом бледным вдоль
реки чёрной.
Вот уже более тысячи лет, как её тихое
безумие
Нашёптывает свой романс ветерку
вечернему.
Ветер целует её груди и раскрывает
венчик
Её огромные вуали укачиваются томно
вдали,
Ивы дрожа, плачут на её плече,