Путешествие из Москвы в Петербург | страница 25
После слов «Это дало особенную физиономию нашей литературе»:
У нас писатели не могли без явного унижения изыскивать покровительства у людей, которых почитали себе равными; сношения их между собою не имели признаков холопства, которое затмевает большую часть иностранных словесностей. Что почиталось в Англии и во Франции честию, то было бы у нас унижением. У нас нельзя писателю поднести свою книгу графу такому-то, генералу такому-то в надежде получить от него 500 рублей или перстень, богато украшенный.
К словам «проповедует независимость» было примечание:
Все журналы пришли в благородное бешенство>{34} и восстали против стихотворца, который (о верх унижения!) в ответ на приглашение князя ** извинялся в стихах, что не может к нему приехать и обещался к нему приехать на дачу! Сие несчастное послание было предано всенародно проклятию, и с той поры, говорит один журналист, слава *** упала совершенно!
Глава оканчивалась:
Во Франции ее блестящая литература века Людовика XIV была в передней. Анекдот о Бенсераде дает понятие о тогдашних нравах.
«Il s’attacha au cardinal Mazarin qui l’aimait, mais d’une amitié qui ne lui produisait rien. Benserade, suivant toujours son génie, faisait tous les jours les vers galants qui lui donnaient beaucoup de réputation. Un soir, le cardinal, se trouvant chez le roi, parla de la manière dont il avait vécu dans la cour du pape où il avait passé sa jeunesse. Il dit qu’il aimait les sciences; mais que son occupation principale était les belles lettres, et surtout la poésie, où il réussissait assez bien, et qu’il était dans la cour du pape, comme Benserade était en celle de France. Quelque temps après il sortit, et alla dans son appartement. Benserade arriva une heure après; ces amis lui dirent ce qu’avait dit le cardinal. A peine eurent-ils fini que Benserade, tout pénétré de joie, les quitta brusquement sans leur rien dire. Il courut à l’appartement du cardinal et heurta de toute sa force pour se faire entendre. Le cardinal venait de se coucher. Benserade pressa si fort, et fit tant de bruit, qu’on fut obligé de le laisser entrer. Il courut se jeter à genoux au chevet du lit de son éminence; et après lui avoir demandé mille pardons de son effronterie, il lui dit ce qu’il venait d’apprendre, et le remercia avec une ardeur inexplicable de l’honneur qu’il lui avait fait de se comparer à lui pour la réputation qu’il avait dans la poésie. Il ajouta qu’il en était si glorieux, qu’il n’avait pu retenir sa joie, et qu’il serait mort à sa porte si on l’eût empêché de venir lui en témoigner sa reconnaissance. Cet empressement plut beaucoup au cardinal. Il l’assura de sa protection, et lui promit qu’elle ne lui serait pas inutile: en effet six jours après, il lui envoya une petite pension de deux mille francs. Quelque temps après, il en eut d’autres considérables sur des abbayes; et il aurait été évêque, s’il avait voulut s’engager à l’église». (Dictionnaire historique et critique par P. Bayle).