Нора Галь: Воспоминания. Статьи. Стихи. Письма. Библиография | страница 27



) мелькавшие».

        Именно смелое отношение к метафоре, заложенной в тексте Камю во всем, что относится к чувственному миру, позволило Галь так блестяще решить труднейший для переводчика и истолкователя финал VI главы 1-й части. Я позволю себе процитировать этот отрывок, начиная от «подготавливающих» его фраз, и конец – почти целиком.


        Mais la chaleur était telle qu'il m'était pénible aussi de rester immobile sous la pluie aveuglante qui tombait du ciel... C'était le même éclatement rouge... Toute cette chaleur s'appuyait sur moi et s'opposait à mon avance... A chaque épée de lumière jaillie du sable, d'un coquillage blanchi ou d'un débris de verre, mes mâchoires se crispaient...

        C'était le même soleil, la même lumière sur le même sable qui se prolongeait ici...

        Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi... La brûlure du soleil gagnait mes joues et j'ai senti des gouttes de sueur s'amasser dans mes sourcils. C'était le même soleil que le jour oщ j'avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. A cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un mouvement en avant...

        Et cette fois, sans se soulever, L'Arabe a tiré son couteau qu'il m'a présenté dans le soleil. La lumière a giclé sur l'acier et c'était comme une longue lame étincelante qui m'atteignait au front. Au même instant la sueur amassée dans mes sourcils a coulé d'un coup sur les paupières et les a rideau de larmes et de sel. Je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front et, indistinctement, le glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de moi. Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C'est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m'a semblé que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s'est tendu, et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage oщ les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur (p.60-62).

        Раймон отдал мне револьвер, металл блеснул на солнце... Но солнце пекло немилосердно, с неба хлестал дождь слепящего света, и оставаться под ним было тоже невмоготу...