Франция с 1789 года до наших дней. Сборник документов (составитель Паскаль Коши). La France contemporaine, de 1789 a nos jours. Recueil de documents (par Pascal Cauchy) | страница 3



(Orig. ms. 4 p., gr. in-folio. Arch. mun. Angoulême, AA 21.)

«L’assemblée paroissiale du Tiers état de la petite ville de Blanzac, convoquée en conséquence des ordres du Roi el de l’ordonnance de M. le sénéchal d’Angoumois en date du 14 février dernier, expose par ces présentes ses justes motifs de doléances et charge ses quatre députés qu’elle a été autorisée par le règlement de se choisir, de supplier Messieurs de l’assemblée intermédiaire convoquée à Angoulême de les porter au pied du trône, où le cœur paternel de Sa Majesté a vu dans sa sagesse le besoin d’assembler les trois Ordres de l’État.

Puisque Sa Majesté daigne ouvrir son sein à cette portion des Français trop longtemps oubliée, au Tiers état si docile aux lois, si fidèle à la patrie et idolâtre de ses rois, et que sa bienfaisance paternelle lui fait luire l’espoir de se voir soulager des calamités sans nombre qui, en étouffant l’énergie de l’âme, étaient sur le point de l’anéantir, qu’il soit permis à ce Tiers état, à celui de cette petite et malheureuse ville, en bénissant les intentions de son auguste Monarque de démontrer que les maux innombrables et trop douloureux à retracer, qui rendent enfin son existence si à plaindre, ont pour causes:

ART. 1er. Que cette petite ville est située dans un pays aride.

ART. 2. Elle est susceptible de très peu de commerce par l’éloignement où elle se trouve des grandes routes et rivières navigables.

ART. 3. Les pauvres habitants sont surchargés d’impositions de toutes sortes de dénominations.

ART. 4. Les impôts, qui ont doublé de plus de moitié depuis 1742, joignent à cette fatalité celle d’être très injustement répartis.

ART. 5. Les frais accablants de perception achèvent de consommer la ruine des habitants; que non seulement les préposés au recouvrement, entre autres des droits de contrôles et d’aides, donnent une interprétation injuste aux différents règlements, mais encore commettent des vexations énormes et abusent de l’autorité qui leur est confiée, en exigeant des droits qui n’existent que dans leurs imaginations, mais servent amplement à leurs intérêts.

Des restitutions honteuses arrachées par l’autorité majeure à ces mains avides justifient et viennent à l’appui des doléances de cette petite ville sur cet article.

ART. 6. Il leur est aussi impossible, tout au moins très difficile et toujours extrêmement coûteux d’obtenir pour les pauvres, les veuves et orphelins, d’un commissaire étranger, impitoyable pour les malheureux et favorable aux riches, les soulagements accordés par Sa Majesté.