Черная речка. До и после - К истории дуэли Пушкина | страница 43
Прощайте, мой добрейший, обнимаю вас от всей души.
Совершенно преданный вам Дантес
Прошу вас, дорогой мой, пришлите мне белья как можно скорее, мне уже почти нечего надеть.
Интересно, что, сообщая всяческие новости и сплетни, Дантес ничего не пишет Геккерену о том, как он сам проводит время на Островах. Как известно, он принимал участие почти во всех увеселениях, о которых в частности сообщает и Александрина Гончарова в письме брату от 14 августа: «Ездили мы несколько раз верьхом. Между прочим, у нас была очень весёлая верховая прогулка большой компанией. Мы были на Лахте, которая находится на берегу моря, в нескольких верстах отсюда. Дам нас было только трое и ещё Соловая, урождённая Гагарина, одна из тех, кого ты обожаешь, мне кажется, и двенадцать кавалеров, большею частью кавалергарды, там у нас был большой обед; музыканты полка, так что вечером танцевали, и было весьма весело». (Вокруг Пушкина. С. 221.) Дантес, явно не желая вызвать ревность Геккерена, предпочитает писать о своих болезнях и том, что жизнь он ведёт «очень размеренную».
IX
Le 1 Septembre 1835
Mon cher, vous êtes un grand enfant. Comment insister pour que je vous tutoie, comme si ce mot pouvait donner plus de valeur à la pensée, et si quand je vous dis "je vous aime" c'était moins sincère que si je disais "je t'aime". Et puis voyez-vous, c'est une habitude que je serais obligé de perdre devant le monde, car vous y occupez une place qui ne permet pas qu'un jeune homme comme moi soit sans façons. Mais vous, c'est bien différent. Il y a bien longtemps que je vous en ai prié, car ça va parfaitement de vous à moi: mais au reste tout ceci sont de simples réflexions de ma part et certainement ce n'est pas que je veuille faire des façons avec vous, Dieu m'en est témoin.
Si je mets peu d'empressement à obéir au premier de vos deux [vœux] (je le veux) je serai plus soumis pour le second, et je vous donnerai les nouvelles les plus détaillées sur ma santé. Malheureusement celles que je vous donnerai cette fois ne seront pas tout à fait bonnes, car je sors de mon lit où j'ai passé 4 jours. Mon logement était tellement humide que je me sentais mal depuis assez longtemps; avec ceci j'ai été au bal des Eaux, je suis rentré en calèche ayant chaud. Aussi le lendemain Sadler a été obligé de me mettre 4 ventouses, et il a eu une peur affreuse que je n'attrappe une fluxion de poitrine. Mais il m'a donné tant de soins qu'il en a été quitte pour la peur; moi pour mon compte, je me trouve très bien, mais le docteur me défend de sortir de la chambre et me fait tenir le régime le plus sévère. Je mange pour tout potage un bouillon de poisson avec un peu de compote, puis je ne bois que du sirop de groseilles, et dès que nous aurons fini avec le mal, nous attaquerons avec les crampes comme dit Sadler, et pour mon compte, je vous tiendrai exactement au courant de ma guérison. Pour ce qui en est de l'offre de l'argent que vous me faites encore, je vous déclare que je n'en veux pas! Vraiment mon cher vous n'êtes pas raisonnable, vous vous agitez si vite que je crains presque de vous parler de moi. Soyez tranquille. Je suis encore loin de me faire enterrer et nous aurons tout le temps de dépenser un jour ensemble l'argent que vous m'offrez toujours de si bon cœur, et pour le moment j'ai de quoi me tirer d'affaire.