ПСС. Том 28. Царство Божие внутри вас, 1890-1893 гг. | страница 62



Образцом того полного отсутствия какого-нибудь подобия определения того, что понимается под словом «ересь», может служить суждение об этом предмете ученого историка христианства Е. de Pressensé в его «Histoire du Dogme» с эпиграфом «Ubi Christus, ibi Ecclesia» (Paris, 1869). Вот что он говорит в своем предисловии (стр. 3): «Je sais, que l’on nous conteste le droit de qualifier ainsi, т. e. называть ересями les tendences, qui furent si vivement combattues par les premiers Pères. La désignation même d’hérésie semble une atteinte portée à la liberté de conscience et de pensée. Nous ne pouvons partager ces scrupules, car ils n’iraient à rien moins qu’à enlever au christianisme tout caractère distinctif».>50

И, сказав, что после Константина церковь действительно злоупотребляла своей властью определять несогласных еретиками и преследовать их, он, обсуждая первые времена, говорит:

«L’église est une libre association; il y a tout profit à se séparer d’elle. La polémique contre l’erreur n’a d’autres ressources que la pensée et le sentiment. Un tipe doctrinal uniforme n’a pas encore été élaboré; les divergences secondaires se produisent en Orient et en Occident avec une entière liberté, la théologie n’est point liée à d’invariables formules. Si au sein de cette diversité apparaît un fonds commun de croyances, n’est-on pas en droit d’y voir non pas un système formulé et composé par les représentants d’une autorité d’école, mais la foi elle-même, dans son instinct le plus sûr et sa manifestation la plus spontanée? Si cette même unanimité qui se révèle dans les croyances essentielles, se retrouve pour repousser telles ou telles tendances, ne serons-nous pas en droit de conclure que ces tendances étaient en désaccord flagrant avec les principes fondamentaux du christianisme? Cette présomption ne se transformera-t-elle pas en certitude si nous reconnaissons dans la doctrine universellement repoussé par l’Eglise, les traits caractéristiques de l’une des religions du passé? Pour dire que le gnosticisme ou l’ebionitisme sont les formes légitimes de la pensée chrétienne, il faut dire hardiment qu’il n’y a pas de pensée chrétienne, ni de caractère spécifique qui la fasse reconnaître. Sous prétexte de l’élargir on la dissent. Personne, au temps de Platon, n’eût osé couvrir de son nom une doctrine qui n’eût pas fait place à la théorie des idées, et l’on eût excité les justes moqueries de la Grèce, en voulant fair d’Epicure où de Zénon un disciple de l’Académie. Reconnaissons donc que s’il existe une religion ou une doctrine, qui s’appelle le christianisme elle peut avoir ses hérésies