Les mauvaises nouvelles sont de l'armee. La premiere est affreuse, l'autre terrible. Le pauvre General Dournoff a ete tue en montant a l'attaque. Ses pauvres bons parens, avec lesquels nous nous sommes tant vus et qui ont eu tant de bonte pour moi! Je ne sais vraiment, comment la pauvre Mere pourra supporter cette nouvelle terrible. Dieu veuille la soutenir! L'autre nouvelle est encore plus terrible, car elle abime plus de monde. Elle est pire, que la mort meme: le regiment des chasseurs a fuit devant un detachement des Turcs! Leur general, deux colonels et dix officiers ont ete tues et tout le regiment aurait peri, si ce ne fut pas le secours, donne par un regiment d'armee, qui, par sa valeur, a fait replier les Turcs. Quelle honte, grand Dieu, un regiment de la garde, fuir l'ennemi! C'est affreux, et lorsqu'on pense, que le nom de fuyards leur restera pour la vie, c'est terrible. Varna n'est pas encore prise. Nous perdons du monde, la campagne a ete tres mal coneue grace au cher Dibich -- que le diable emporte ces allemands. Au commencement de l'assaut de Varna Men-chikoff -- le fameux -- qui avait ete charge de la conduire apres la prise d'Anapa avait reeu une blessure qui grace a Dieu n'est pas mortelle. Toute sa conduite pendant sa campagne a ete celle d'un homme de Genie. Toute l'armee perd en lui un membre bien utile. Mais heureusement nous pouvons esperer le conserver. Il a ete remplace dans son commandement par le comte Varontzoff. Pour Paskevich -- il fait des miracles dans la Turquie d'Asie. Il a pris Kars, en entrant dans la ville avec l'ennemi, qui, ayant fait une sortie, fuyait vers la ville devant nos bataillons victorieux. Il vient de prendre Ahaltshik par assaut et pour faire avancer plus gaiement les soldats, il a fait chanter les "pecelniks" des regimens: il a pris encore plu-sieures places. Pour la grande armee ses affaires s'embrouillent. Dieu sait par quoi cela finira.
Nous attendons avec impatience la nouvelle de la prise de Varna, la saison est trop avancee pour continuer la guerre cette annee et apres cette prise on s'arretera aux quartiers d'hiver.
(Плохие новости пришли из армии. И первая страшна, но вторая просто ужасна. Бедный генерал Дурнов был убит106, когда поднимал свои войска в атаку. Несчастные его добрые родители! Мы с ними встречались, они были так добры ко мне. Я, право, не знаю, как бедная его Маменька сможет перенести этот ужасный удар. Дай Бог ей сил вынести это! Другая новость еще страшнее, ибо это весть о гибели не одного, а множества людей. Она хуже, чем сама смерть. <Л.-гв.> Егерский полк бежал под натиском турок107. Их генерал, два полковника и 10 офицеров убиты, и весь полк был бы истреблен, если б не армейская пехота, которая своей доблестью заставила турок отступить. О боже! какой стыд! Гвардейский полк, бегущий от врага!
